Ce matin j’ai roulé Nogales HWY en vèlo, 40 km, en ligne
droite, sans virage, sans côte. Vous allez me dire que ce n’est pas un défi,
nous qui sommes habitués à ne pas faire un kilomètre sans gravir une côte ou
sans négocier un détour.
Poubelle avec récup de vélo. |
Oui c’est un défi, un défi mental. Avec comme seuls amis, votre pensée
et votre vélo, vous roulez. Devant vous au loin, une montagne se profile bleuie
par la chaleur, une montagne qui ne grossit jamais. Sur l’épaulement de la
route, des poteaux bien alignés, tous pareils. Derrière les poteaux, le désert où à peine
quelques arbustes épineux osent pousser. En roulant, vous regardez de chaque
côté, cela ne change jamais.
Vous pédalez, les seuls témoins qui vous disent que vous avancez c’est
votre compteur qui déroule les chiffres du kilométrage et votre coccyx (il
n’était plus habitué) qui vous signale que ça fait déjà un bout de temps que
vous êtes en selle.
Le retour, oups le vent, comment ai-je cru qu’il ne ventait pas dans le
désert ? Chanceux, il était discret et ne m’a pas trop retardé mais il a fait chauffer les cuisses. Je
m’ennuyais de mes copains qui souvent prennent la relève.