L'ours brun
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Départ Adventure Air Ways |
J’avais dis que je vous raconterai comment
c’était compliqué regarder un ours. Je suis au comptoir pour ma réservation de
transport vers le site d’observation de l’ours bruns. La compagnie choisie est
Adventures Air Ways. La demoiselle au comptoir était d’une gentillesse rare et
m’explique la procédure.
D’abord elle me pèse et me pose ensuite une
question : est-ce que 10 livres est suffisant pour votre équipement ?
Je réponds : Non, j’ai deux caméras montées l’une avec une 600mm et
l’autre avec une 300mm. Monsieur, vous ne pouvez apporter qu’une caméra. Oups,
la discussion s’entame ensuite avec elle, laquelle choisir. Je pensais à la
300mm mais elle me conseille la 600mm et elle semblait savoir ce dont elle
parlait. On a conclu que j’apporterais les deux et le pilote décidera. Toute
qu’une décision quand on ne connaît pas le terrain. Le bagage doit absolument
aller dans la soute. Nous devons avoir rien sur nos genoux.
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Ranger en conférence |
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Tableau du sentier |
Aucun aliment sur nous, même pas des peanuts
dans les poches, rien du tout. Je pars à 14h00 et revient à 21h00. Là bas, je
dois marcher sur un trottoir pour environ 1 mile afin de me rendre à un
plate-forme. Pas droit au trépied, peu de déplacement de ma part, trop de
monde. Pas de poivre de cayenne, aucune arme, pas de couteau. Des rangers sont
partout pour surveiller. Toute qu’une affaire.
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Mon diplôme |
J’avais réservé pour vendredi avec Stanby pour
jeudi. Vendredi on annonçait de la pluie. J’ai eu un téléphone, j’embarque le
Jeudi à 14h30. Un Cesna 185 avec un super pilote, deux américains du Minnesota,
Tim et Patricia nous volons vers le Katmaï National Park. Le nom devrait vous
dire quelques choses. Le National Géographique en fait souvent des reportages.
Une heure trente de vol, nous passons au
dessus de l’océan avec ici une île volcanique et là une chaîne de montagnes,
tous blanches. Elles sont à 6 000 pieds, l’avion elle, est à 7500 pieds. Dans
la cabine, malgré le soleil on sent de la fraîcheur. Nous rejoignons la terre,
on la voit à peine par les quelques trous laissés par les nuages. Un trou,
l’avion y plonge, une rivière, la Katmaï, un lac, sur la plage droit devant,
plusieurs hydravions. On s’y jumelle. Le pilote nous conduit à centre
d’enregistrement et nous passons avec un ranger dans la salle de présentation.
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Pêcheurs dans la rivière Katmaï |
Dans un anglais parfait, mes nouveaux amis et
moi suivons un cours détaillé à savoir où circuler dans le parc, où s’arrêter,
où manger, où déposer notre nourriture et surtout comment se comporter avec les
ours. À la fin nous recevons la pine des diplômés.
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Saumons au fond de la rivière |
Sorti de la salle, on est prêt et tous les
trois on s’engage dans le sentier menant aux chutes, 1,2 mile de marche. On
passe devant des cabines, devant la salle à manger, eh oui des touristes
peuvent y passer un séjour. Nous croisons la rivière que l’on doit traverser
sur un poncelet muni de barrières à chaque extrémité, on ne peut arrêter.
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Porte d'entrée de la plate-forme |
Quelques pêcheurs lancent leur mouche, dans
l’eau très claire, le fond bouge, les saumons le couvrent entièrement, du
jamais vu en réalité pour moi.
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La plate-forme |
Le sentier, très beau, nous amène vers un
embranchement nous indiquant la chute. Au sol, on doit faire attention de ne
pas se souiller les semelles sur de gros tas laissé par les ours. De chaque
côté on devine aisément les endroits où ils circulent. Soudain, juste à côté,
dans l’herbe haute, un gros brun, repus d’avoir trop mangé, dort les quatre
pattes en l’air. Une image ou deux on passe. Plus loin c’est une mère avec deux
jeunes, ou plutôt des ados qui se chamaillent. Que tu le veuilles ou pas, nos
battements cardiaques augmentent un peu.
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Des pêcheurs à quatre pattes |
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La chute |
On traverse une porte, on s’engage sur un
trottoir, plus loin une autre porte plein hauteur et grillagé. On doit
s’enregistrer à un ranger, on avance, on entend la chute, la plate forme,
pleine de monde, on est arrivé. Par dessus les têtes, je vois mon premier ours.
Je m’étire un peu, je compte, 11 ours sont devant moi. Comme à la télévision,
je me suis dit.
Depuis des années et c’est souvent transmis
par génération, chaque ours ici a sa technique de pêche et sa place favorite.
Gare à celui qui veut s’en emparer. Vous avez déjà vu la femelle ours qui se
place en haute de la chute et qui les attrapent en vol. Elle était là, et nous
en a fait une démonstration. Mais la meilleure, c’est le mâle
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Elle a le choix |
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Son repas |
dominant de la place.
D’abord il est énorme et imposant quand il arrive il marche comme un empereur,
ils se tassent tous. Lui, il se rend au pied de la chute, là où le courant est
le plus fort. Il s’assoit dans le fond, il a de l’eau jusqu’au cou. Ils ouvrent
les pattes de devant et attend que le saumon, emporté par le courant lui frappe
la poitrine. Il n’a qu’à les cueillir. C’est chacun sa méthode. Mais chose
certaines ils en mangent des tonnes.
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La patience |
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Ranger |
Je repasse la barrière, le Ranger efface mon
nom. Je marche lentement vers la plage. Pas fait de rencontre, mais à chaque
pas je me demandais qu’elle serait ma réaction ? Je ne saurai pas, je n’en
ai pas rencontré.
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Table de pique-nique entourée d'une clôture électrique |
Le
pilote, bien assis, nous attendait patiemment. Grand sourire, il s’informe de
nos rencontres, on rembarque dans l’avion, on s’envole. Le retour s’est fait en
silence, chacun avec la tête pleine de beaux souvenirs.