Faune, Nature et Voyages

lundi 16 juillet 2018

Alaska 15: L'OURS BRUN

L'ours brun


Départ Adventure Air Ways
J’avais dis que je vous raconterai comment c’était compliqué regarder un ours. Je suis au comptoir pour ma réservation de transport vers le site d’observation de l’ours bruns. La compagnie choisie est Adventures Air Ways. La demoiselle au comptoir était d’une gentillesse rare et m’explique la procédure.

D’abord elle me pèse et me pose ensuite une question : est-ce que 10 livres est suffisant pour votre équipement ? Je réponds : Non, j’ai deux caméras montées l’une avec une 600mm et l’autre avec une 300mm. Monsieur, vous ne pouvez apporter qu’une caméra. Oups, la discussion s’entame ensuite avec elle, laquelle choisir. Je pensais à la 300mm mais elle me conseille la 600mm et elle semblait savoir ce dont elle parlait. On a conclu que j’apporterais les deux et le pilote décidera. Toute qu’une décision quand on ne connaît pas le terrain. Le bagage doit absolument aller dans la soute. Nous devons avoir rien sur nos genoux.
Ranger en conférence
Tableau du sentier

Aucun aliment sur nous, même pas des peanuts dans les poches, rien du tout. Je pars à 14h00 et revient à 21h00. Là bas, je dois marcher sur un trottoir pour environ 1 mile afin de me rendre à un plate-forme. Pas droit au trépied, peu de déplacement de ma part, trop de monde. Pas de poivre de cayenne, aucune arme, pas de couteau. Des rangers sont partout pour surveiller. Toute qu’une affaire.

Mon diplôme
J’avais réservé pour vendredi avec Stanby pour jeudi. Vendredi on annonçait de la pluie. J’ai eu un téléphone, j’embarque le Jeudi à 14h30. Un Cesna 185 avec un super pilote, deux américains du Minnesota, Tim et Patricia nous volons vers le Katmaï National Park. Le nom devrait vous dire quelques choses. Le National Géographique en fait souvent des reportages.

Une heure trente de vol, nous passons au dessus de l’océan avec ici une île volcanique et là une chaîne de montagnes, tous blanches. Elles sont à 6 000 pieds, l’avion elle, est à 7500 pieds. Dans la cabine, malgré le soleil on sent de la fraîcheur. Nous rejoignons la terre, on la voit à peine par les quelques trous laissés par les nuages. Un trou, l’avion y plonge, une rivière, la Katmaï, un lac, sur la plage droit devant, plusieurs hydravions. On s’y jumelle. Le pilote nous conduit à centre d’enregistrement et nous passons avec un ranger dans la salle de présentation.
Pêcheurs dans la rivière Katmaï

Dans un anglais parfait, mes nouveaux amis et moi suivons un cours détaillé à savoir où circuler dans le parc, où s’arrêter, où manger, où déposer notre nourriture et surtout comment se comporter avec les ours. À la fin nous recevons la pine des diplômés.
Saumons au fond de la rivière
Sorti de la salle, on est prêt et tous les trois on s’engage dans le sentier menant aux chutes, 1,2 mile de marche. On passe devant des cabines, devant la salle à manger, eh oui des touristes peuvent y passer un séjour. Nous croisons la rivière que l’on doit traverser sur un poncelet muni de barrières à chaque extrémité, on ne peut arrêter.

Porte d'entrée de la plate-forme
Quelques pêcheurs lancent leur mouche, dans l’eau très claire, le fond bouge, les saumons le couvrent entièrement, du jamais vu en réalité pour moi.

La plate-forme
Le sentier, très beau, nous amène vers un embranchement nous indiquant la chute. Au sol, on doit faire attention de ne pas se souiller les semelles sur de gros tas laissé par les ours. De chaque côté on devine aisément les endroits où ils circulent. Soudain, juste à côté, dans l’herbe haute, un gros brun, repus d’avoir trop mangé, dort les quatre pattes en l’air. Une image ou deux on passe. Plus loin c’est une mère avec deux jeunes, ou plutôt des ados qui se chamaillent. Que tu le veuilles ou pas, nos battements cardiaques augmentent un peu.
Des pêcheurs à quatre pattes
La chute
On traverse une porte, on s’engage sur un trottoir, plus loin une autre porte plein hauteur et grillagé. On doit s’enregistrer à un ranger, on avance, on entend la chute, la plate forme, pleine de monde, on est arrivé. Par dessus les têtes, je vois mon premier ours. Je m’étire un peu, je compte, 11 ours sont devant moi. Comme à la télévision, je me suis dit.

Depuis des années et c’est souvent transmis par génération, chaque ours ici a sa technique de pêche et sa place favorite. Gare à celui qui veut s’en emparer. Vous avez déjà vu la femelle ours qui se place en haute de la chute et qui les attrapent en vol. Elle était là, et nous en a fait une démonstration. Mais la meilleure, c’est le mâle

Elle a le choix

Son repas
dominant de la place. D’abord il est énorme et imposant quand il arrive il marche comme un empereur, ils se tassent tous. Lui, il se rend au pied de la chute, là où le courant est le plus fort. Il s’assoit dans le fond, il a de l’eau jusqu’au cou. Ils ouvrent les pattes de devant et attend que le saumon, emporté par le courant lui frappe la poitrine. Il n’a qu’à les cueillir. C’est chacun sa méthode. Mais chose certaines ils en mangent des tonnes.

La patience
Ranger
Je repasse la barrière, le Ranger efface mon nom. Je marche lentement vers la plage. Pas fait de rencontre, mais à chaque pas je me demandais qu’elle serait ma réaction ? Je ne saurai pas, je n’en ai pas rencontré.
Table de pique-nique entourée d'une clôture électrique

Le pilote, bien assis, nous attendait patiemment. Grand sourire, il s’informe de nos rencontres, on rembarque dans l’avion, on s’envole. Le retour s’est fait en silence, chacun avec la tête pleine de beaux souvenirs.