Faune, Nature et Voyages

vendredi 29 juin 2018

Alaska: 11 VALDEZ, COLUMBIA GLACIER

VALDEZ, COLUMBIA GLACIER


Embarquement, nous sommes une quarantaine à embarquer sur le Lulu Belle,  un magnifique Yatch noir et blanc de 75 pieds de long et une vingtaine de pieds de large. Avant d’y embarquer, le capitaine Fred fait les recommandations d’usage. À bord, rien de réservé, s’essuyer les pieds avant d’embarquer, prudence est de mise et observer les règlements.

Marina de Valdez
 Le trajet consiste à connaître les activités du port de pêche dont l’activité est très prospère, de traverser la baie pour voir d’un autre point de vue sur le terminal de Trans-Alaska OIl Pipe Line, de se rendre à la Glacier Bay, en passant par Glacier Island. Tout cela pour pouvoir observer la faune aquatique et les oiseaux ainsi, attraction principale, le Columbia Glacier, il est deuxième plus grand glacier à toucher l’océan.
Capitaine Fred

Le capitaine Fred a un style très particulier et un don de la parole rare. Dès le départ, au ronron de moteur surpuissant, le capitaine opère très lentement micro en main et nous parle de Valdez Harbor et de son industrie. Il commentera d'ailleurs tout au long du voyage.

Dès la sortie de la rade, à vitesse lente, toute en se dirigeant vers la zone de sécurité protégeant le pipeline, il nous raconte de l’importance de cette industrie, souvent avec un brin d’humour et plusieurs intonations de voie.
Lion de mer se prélassant sur la bouée 

Terminé le commerce et l’industrie, au centre de cette immense baie, il ralenti déjà les moteurs afin que nous puissions admirer un immense radeau de loutres de mer. Ces animaux sympathiques et comiques font l’admiration des hôtes du capitaine.

Les moteurs rugissent, on prend une vitesse de croisière direction la sortie. Eh non, il continue vers la rive. Sur la plage, nous sommes à la recherche d’ours noir qui est souvent fréquenté, c’est le capitaine qui le dit. Dans les grands pins, un groupe de Pygargues font leur toilettage.
Radeau de Loutres de mer

Loutre de mer
Les moteurs ronronnent de nouveau. Nous sommes au large, de petits points blancs nous indiquent la présence de bateaux de pêche. Au loin, des îles énormes et nombreuses. Le ciel couvert de nuage y transmet une lumière brumeuse rendant la paysage presque d’un gris uniforme.
Îles
Grotte dans la falaise
Le Lulu Belle frôle la rive d’une des ces îles, c’est Glacier Island. Sa rive est escarpée. On ralenti, un guide vient sur le nez du bateau. Dans la falaise nous apercevons de grandes failles. Le guide fait signe du bras, la proue du bateau vise l’une de ces failles, s’approche, s’approche encore. La moitié du bateau y pénètre. De chaque côté de la coque, seul quelques centimètres nous séparent de la roche. Au dessus, un énorme trou percé dans la roche fait office de cheminée. Tout en bas, sous la pression, un mini caverne recrache avec fracas l’eau qui y pénètre. On reste là, immobile, chaque touriste a le temps d’immortaliser le moment. On recule.

Un peu plus loin, on répète la manœuvre, cette fois à la recherche de Macareux nichant sur la falaise. Ils sont en mer. Sur le flanc quelques nids de Cormoran sont observés. On recule. La navigation continue à vitesse lente en frôlant la berge. Sur l’une d’elle, le bateau ralentit de nouveau. Une échouerie, des centaines de Lions des mers (Otarie) s’y prélassent. Ils grognent, les gros males, reconnaissable à leur énorme cou, grognent,  montrent les dents, protégeant leur cheptel de femelles. L’odeur touche nos narines. On s’éloigne lentement.
Échouerie de lions de mer

Revenu en eau libre, le capitaine fait un petit détour, ils nous montrent sur l’eau, de petites silhouettes, des Macareux, un peu plus loin, des Marsouins.

Iceberg
De nouveau les moteurs sont à plein régime. On termine le tour de cette grande île pour pénétrer dans une grande baie. Sur l’eau des icebergs, d’abord petit et peu nombreux puis de plus en plus gros et plus

Columbia Glacier
nombreux. Au fond, tel un fer à cheval, les montagnes toutes blanches nous enserrent. Le bateau, à vitesse lente se fraie un chemin. De temps en temps un bruit sur la coque, nous touchons un des ces glaçons flottant. Les glaciers apparaissent, deviennent de plus en plus gros. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, cette baie n’est pas baptisée la Glacier Bay pour rien. Sur le pont, je n’ai jamais entendu autant de clics. Le bateau continue sa route, se laisse flotter, son nez n’est plus qu’à quelques pieds de cet énorme mur blanc d’où de détache de temps en temps des morceaux de glace.
Columbia Glacier

Lise et Raynald
Un guide, sur le pont nous fait reculer, un autre se place et invite à chacun son tour à s’installe sur la proue et avec l’appareil du client elle prend un cliché. Le visiteur tient une bouée de sauvetage devant lui. Quelle idée ! Photo souvenir et pub du même coup. Chacun y passe.
Entrée de la baie de Valdez
Les moteurs s’arrêtent. Le capitaine, de son micro invite les gens à écouter. Des craquements, un bruit assourdissant, un gros plouf, une grosse gerbe d’eau, un morceau a cédé. Un nouvel iceberg flotte. Le capitaine a tout son temps.
Îles dans la Baie de Valdez
Nous entrons à l’intérieur. La cuisine s’affaire, on nous sert des chaudrées chaudes de clam ou de saumon dans du pain.

C’est le retour, mine de rien nos avons navigué toute la journée, couvrant quasi 100 miles nautiques, une journée remarquable.


Alaska 10: VALDEZ

VALDEZ


Entrée de Valdez
Pour vous donner une idée de la grosseur de la ville, sachez qu’il y a 4026 habitant. Elle doit sa création et son développement pour deux raisons, le pétrole et la pêche. Faisons un peu d’histoire ensemble. Valdez doit son nom, et les plus vieux se rappelleront de l’événement, au naufrage de l’Exxon Valdez, un bateau qui fit naufrage en 1989, provoquant l’une des pires marées noires causant d’énormes dommages.

Découvert en 1790, elle se développa lors de la ruée vers l’or en 1890. Libre de glace toute l’année, les navires en font un port de prédilection. La Richardson Hwy se développa par la suite mais n’était praticable qu’en été. Elle le fut à l’année qu’en 1950.

Valdez fut entièrement détruite par un tremblement de terre en 1964. D’abord la boue poussa presqu’entièrement la ville dans la mer et un tsunami acheva le reste. Elle fut reconstruite 7 km plus loin.
Réservoir du terminal pétrolier

C’est en 1977 que s’acheva l’oléoduc trans-Alaska. Aujourd’hui ce terminal pétrolier possède 18 réservoirs et entre 3 et 5 superpétroliers quittent le port chaque semaine.

Ce n’est pas ce qui intéresse le touriste. La route Richardson Hwy est considéré comme étant l’une des plus belles. Je vous le confirme et je n’y reviendrai pas parce que j’en ai déjà glissé un mot.

Sa situation géographique en fait aussi l’une des plus majestueuses. Valdez est situé dans un grand bassin limité par d’énormes montagnes dont les sommets sont enneigés quasi à l’année. Son port de pêche, autant commercial que touristique, est l’un des plus beaux et des plus fonctionnels.
Nous oublierons pour nous le saumon, parce qu’on moment où je vous écris, nous l’attendons toujours. Il y a le flétan, nous sommes dans la bonne période mais nous préférons attendre un autre moment.
Montagne à Valdez

Nous sommes ici pour une semaine. Pour nous c’est une semaine de vacances parce que nous sommes dans notre tête arrivés à destination. L’odomètre indique 7400 km. On le mérite donc et c’est très relax que nous débutons notre première journée par une reconnaissance des lieux ; entretien des véhicules, visite du centre d’information, petit tour de machine dans la ville et les environs et marche sur le port.
Valdez Glacier

Pourquoi pas, commencer par la visite d’un glacier, le Valdez Glacier. Très près de la ville, il n’est malheureusement pas accessible à pied. Une rivière nous en sépare. Bien des gens utilisent des kayaks pour y toucher. Nous avons marché le long de la rivière et ainsi respirer l’air froid qui en descendait tout en changeant d’angle pour l’admirer.

Daniel et Hélène vérifient s'il y a des saumons
Il nous reste du temps, on continue pour prendre la route Dayville Road de l’autre côté de la baie, juste en face de Valdez. C’est un endroit de prédilection pour la pêche au saumon. Avec nous, Daniel est très anxieux, en tout cas il en parle souvent. Ici, il n’est pas arrivé, mais on l’attend d’une journée à l’autre, on verra. En attendant nous n’avons qu’à ronger notre frein. On dit pas de saumon, pas d’ours. Les aigles eux se déplacent où il y en a et entre par la suite passer la nuit ici.
Marina Valdez

Marina de Valdez
Le lendemain, c’est très relax et la pluie qui tombe nous aide très bien en ce sens. En matinée, je suis un lève tôt, je prend un petit marche sur les quais. Personnes, c’est la tranquillité totale sinon les quelques pêcheurs qui prennent leur petit déjeuner dans le café d’en face avant de prendre la mer ou encore quelques autres qui commencent à brasser les cordages.

Les pygargues, rare dans la journée d’hier sont en grands nombres perchés ici et là et qui font mon plaisir. Les goélands à ailes grises, tout en les surveillant, sont à la recherche de leur pitance. Les montagnes tout autour ne montrent que leur base. Quel beau moment, je me promet de le répéter chaque matin. Les nuages cachent leur tête.

Pygargue à tête blanche
Un peu plus tard, avec Daniel, nous visitons le port voisin, celui du traversier. On doit se protéger de la pluie. On observe les gros bateaux de pêches s’appareiller. Tiens, est-ce que le saumon est arrivé ? On va aller voir, retournons sur Dayville Road. On en revient sans avoir sorti de cannes.
Boutique Orca Bay Gifts

Le diner est vite arrivé, tous les quatre, nous visitons quelques boutiques dont Orca Bay Trading Co. J’en parle parce que nous voyons cela rarement. C’est un véritable musé. D’abord, on ne sait où regarder tellement c’est meli-melo. Ça va aux peccadilles jusqu’à des œuvres magnifiques. Sur les murs une collection d’objet Inuït véridique, datant de 150 ans, dont un kayak en peau de phoque, une toboggan, des raquettes et des costumes en peau.

La journée est terminé, toujours une bruine qui tombe, peut être demain ça se réparera.

Mon petit tour sur les quais, le bord de la mer, nouveau contact avec la nature, les paysages, les pygargues et une nouveauté, une loutre de mer plongeait, se couchait sur le dos, mangeait et replongeait. Elle était belle à voir flotter.
Lise admire le glacier Whortington

Glacier Worthington
Les nuages cachaient le soleil et les montagnes mais ils ne pleuraient pas. On s’habille en conséquence et nous partons en excusions gravir le glacier Worthington.  Situé à une vingtaine de kilomètre du camping, nous devons monter à plus de 3000 pieds d’altitude avant d’arriver à son pied. Devinez, à cet hauteur nous avons dépassé une première couche de nuages et ceux qui restent,  sont blancs et laissent passer le soleil rendant ces hauts pics enneigés aveuglant et exigeant le port des lunettes de soleil, qui s’en plaindrait ?

Glacier Worthington
Nous gravissons une partie du glacier, nous le touchons, redescendons, suivons le petit torrent d’eau verdâtre qu’il produit. Ces glaciers ne me font jamais tripper pour la simple raison qu’avec la moraine sur le dessus de la neige rend le paysage très gris et très monotone. De plus on nous raconte toujours l’histoire qu’il y quelques années il était très gros et très long et qu’ils fondent graduellement au point de disparaître dans quelques années avec le réchauffement de la planète.
Montagne de Valdez

Nous sommes tout de même chanceux, ils en restent un bout que l’on peut encore admirer et c’est en piqueniquant à ses pieds que nous le faisons.

En revenant, un petit détour dans la baie nous confirme que ce n’est pas ce soir que l’on pêchera le saumon. Il se fait encore attendre.

Ce matin, le soleil est de la partie. Daniel et moi avons terminé l’avant midi en faisant un sentier pédestre, la Shoup Bay Trail, plus qu’une heure aller et retour. À cette distance nous arrivons dans une baie herbeuse où il est supposé y avoir des ours. À part les tas noirâtres, nous n’avons rien vu. Sentier intéressant, paysage extra, il a été agréable de faire un peu d’exercice.
Batture sur la Shoup Trail

Fleurs sur la Shoup Trail
Dock Point Trail
Montagnes face à la marina
Aujourd’hui, je transgresse mon habitude et je continue ma marche matinale sur la Dock Point Trail. Une petite loupe de quelques kilomètres faisant le tour d’une longue pointe bordée d’un côté par une grande batture et de l’autre par l’océan sans oublier les montagnes qui complètent le cercle. Dans les buissons, le chant des oiseaux égaye ce tout.

Lu-Lu Belle
Embarquement,  ce matin nous montons à bord du Lu Lu Belle pour la journée. Ce sujet fera la prochaine chronique.

Ce sera notre dernier jour d’activité vendredi sera consacré aux tâches quotidiennes avant notre départ de Valdez prévu pour Samedi.

lundi 25 juin 2018

Alaska 09: TOK À VALDEZ

TOK À VALDEZ


Ce matin, on était relax, pour la première fois nous avions cédulé notre départ pour 09h00. J’ai démarré le VR pour fermer les extensions et par la suite comme c’est d’habitude, fermé le moteur pour les travaux extérieurs. Au moment du départ, en démarrant, un bruit d’enfer. Le démarreur faisait des siennes.
Richardson Hwy

Après examen avec Daniel, nous décidons de l’enlever pour constater que le boitier était cassé. Allez savoir pourquoi ? Déjà des scénarios nous trottaient dans la tête. Tok, une petite ville de 1 041 de population n’aurait pas cette pièce. La grande ville la plus proche était Fairbanks et nous étions vendredi.

Chanceux, chanceux, que nous sommes un Napa (pièces d’auto) était juste en face du camping et ils avaient la pièce. Dans le temps de le dire le nouveau démarreur était reposé.
Mont Blackburn, 16390 pieds
Nous n’avons pas fait long sur la route Richardson Hwy avant de s’arrêter pour diner. Nous étions à l’entrée de Janana Valley State Forest.

Mont Blackburn, vu du camping
La route #2 qui mène à Valdez est une route d’un panorama à couper le souffle. C’est pour moi depuis le départ, la plus belle. Les pics sont très hauts et nous naviguons à leur base sans se payer d’énormes montées. La présence de rivières et de lacs agrémente le tout.

Une fois la première chaîne passée nous roulons dans une grande vallée avec au fond, les Wrangell Mountains qui possèdent les plus hauts pics du coin. Le mont Sanford entre autre culmine à 16 237 pieds. On dit de lui que c’est un volcan dormant. Le second le Mont Blackburn à 16 390 pieds. Ce dernier ressemble a un cornet de crème à la glace tellement sa tête est enneigé et d’un blancheur incroyable. Nous les voyons longtemps, très longtemps.
Daniel s'enregistre pour le camping

Nous entrons au camping, le King of the Day, sur le bord de la rivière qui devait regorger de saumons. En entrant, déception, la rivière déborde tellement elle est haute. Pleine de sédiments, elle descend tel un torrent. À la porte de réception du camping, une missive de la faune américaine averti que la pêche est temporairement suspendue parce que la montée a été moins que prévue.

Daniel.
Désolé mais pas de saumon, pas d’autres jours ici. Nous repartons dès ce matin 08h00 pour Valdez, et là, saumon pas saumon, nous y resterons une semaine.
Richardson Hwy
La route, ouf, quel panorama encore. J’adore ces pics enneigés que nous voyons en permanence. Sans le savoir ou presque, nous nous en approchons de plus en plus au point ce que cette neige soit dans le fossé tout près de nous. C’était encore plus beau. Nous frôlons même le Whortington Glacier. Du sommet devenu très brumeux, nous plongeons dans la Thompson Pass.
Richardson Hwy

Ouf quelle descente, de 2679 pieds nous rejoignons directement au niveau de la mer en passant par le Keyston Canyon. De chaque côté de nous d’énormes falaises juste assez large l’une de l’autre pour un rivière tumultueuse et la route. 

On doit s’arrêter, trop beau, nos essuies glaces fonctionnent pas nécessairement parce qu’il pleut mais parce que du haut de cette falaise tombe une petite rivière, c’est le  Bridal Veil Falls. Trois autres chutes toutes semblables se succèdent puis les arbres deviennent de grosseurs normales, nous sommes au niveau de la mer. Trois kilomètre plus loin, la mer, la ville, la ville de Valdez.


Keystone Canyon
Elle est au pied d'une grand baie entourée de ces hautes montagnes à tête blanche. Des maisons éparpillées ici et là, plusieurs terrains de camping et un gros port de mer. Ici, deux activités, le pétrole qui est transité de la mer à un pipeline l'amenant je ne sais où et la pêche sous toutes ses formes.
Bear Paw Camping

Partis tôt le matin et arrivés bien avant le diner cela nous a permis de stationner nos unités à l’entrée de la ville et avec une voiture visiter les campings afin de faire un choix. Le Bear Paw Camping a été élu à cause de sa proximité avec le port qui est situé juste de l’autre côté de la rue.
On s’est bien installé et avons fait le tour de la ville en voiture et marché dans le port. La pluie nous a fait entrer chacun chez nous après avoir fait quelques commissions à l’épicerie de la ville.