Faune, Nature et Voyages

mercredi 20 juin 2018

Alaska 06: PARTIE YUKON


Alaska 06: Hwy Partie Yukon

Vous avais-je dis que nous avions débuté le Yukon et que la Colombie Britanique était terminée. Ce n’est pas tout à fait vrai. L’Alaska Hwy à ses débuts dans le Yukon fait presque plus Ouest que Nord, si bien que l’on longe la frontière de la Colombie Britanique et pire encore, nous traversons cette frontière jusqu’à huit fois. La route zig zag ainsi plusieurs kilomètres même que la dernière fois, nous faisons une incursion de presque 80 km. Lorsque nous en sortons, le BC ne nous dit pas au revoir, le panneau dit : vous quittez la BC.
Alaska Hwy
Je vous avais dit aussi que les grands pics, c’était terminé, mais ils sont revenus aussi hauts et aussi blancs. Elles n’ont rien perdu de leur beauté et nous nous sommes toujours aussi admiratif. Regrettable que l’on puisse arrêter sur la route pour fixer sur papier toute cette beauté.

La faune ; elle s’est laissée désirer aujourd’hui. Nous avons diné sur le bord d’un grand lac avant d’entrer au camping Hi Country Rv Park à White Horse. Déjà trois jours que nous campons sans service, ce sera agréable de prendre une bonne douche, nettoyer l’auto, emplir nos réservoirs et en vider d’autres, garnir le frigidaire enfin toute les nécessités de la vie, sans oublier, eh oui de nos jours, le téléphone et l’internet. Walmart, oublier le stationnement tellement il y a de campeurs. Cela me surprend toujours.

Le lendemain, nous avons visité Skagway, je vous ai raconté.

Dès le départ de White Horse, un premier arrêt s’impose afin de faire le plein, ce que nous faisons à la sortie de White Horse. Après quelques kilomètres sur l’Alaska Hwy qui est la #01, on tourne à gauche pour s’engager sur la Klondike Hwy, un nom très évocateur du temps. Nous sommes sur le même tracé que les chercheurs d’or du siècle dernier.
Klondike Hwy

Le paysage, je dois vous en parler, il n’y a que cela à voir pendant plus de 500km.  Il faut savoir que cette route est une peu plus à l’est  que l’Alaska Hwy. Nous sommes sur le bord de la chaîne de montagne. Nous roulons sur de grands plateaux ravagés depuis des années par de grands feux de forêt.

Cache de viande autochtone
Nous traversons une première zone d’une centaine de kilomètres, feu de 1998. Un peu plus loin, feu de 1995. Il y a un panneau indicateur sur lequel c’est écrit. En fin un troisième qui est plus récent. La forêt est devenu une forêt de feuillus dont la principale essence est le tremble. Les petites montagnes, j’ai bien dit petite, présentent de grandes surfaces chauves sur ses flancs. Nous sommes très loin des panoramas à lesquels nous étions habitués.

Nous arrêtons à Pelly Crossing pour le diner. Une petite bourgade autochtones, les Selkirk, peuple dont la légende raconte qu’ils proviennent de corbeau dont un deuxième a pris naissance et sont devenus des loups.

Nous reste la route, faites de bitumes usés par le temps elle est devenu rugueuse. De nombreuses réparations, dont le bitume est noir, nous averti que sur ces surfaces, on va trembler un peu.

Oups, un ours, mon premier ours brun, il est jeune, téméraire, il passe en courant devant le VR. Au soleil son pelage créait des vagues de couleurs générés par sa course et les reflets du soleil sur sa fourrure.

Les seules autres bêtes que nous avons aperçus après cet ours ce sont des ânes, vous savez ceux que lorsque l’on passe dessus avec le véhicule nous avons l’impression de laisser le sol et de s’envoler. Chose certaine, je vous dis que  ça replace la vaisselle dans les armoires du campeur. Ici nous ne devrions pas appeler cela des dos d’ânes mais des dos de chameaux.

On dit que c’est causé par le pergélisol, nous sommes maintenant au 64ième parallèle. Le jour dur plus de 21 heures, pas de pénombre, pas de nuit, pas d’aurore. La lumière baisse un peu.

Revenons à nos dos d’âne parce qu’il y eu une conséquence. Une lame de ressort de la remorque à sellette de Daniel a cédé. Le boulon central retenant le ressort à l’essieu s’est cassé. Vous devinez le reste, cela a modifié l’axe de l’essieu et nous avons du nous arrêter.

Araignée crabe
Nous sommes au kilométrage 636 soit à environ 90 km de Dawson. Chanceux, si l’on peut dire, une entrée et un emplacement ayant servi de stationnement pour travaux ou autres était tout proche. On s’y ait réfugié. Pas grande solution à part téléphoner au service de dépannage, mais ici, pas de réseau. En voiture, on s’est approché d’une vingtaine de kilomètre de Dawson pour téléphoner à qui de droit.

Aujourd’hui, c’est dimanche, impossible, toutefois, la demoiselle des assurances nous a confirmé qu’elle enverrait dès 08h00 le lendemain une remorqueuse ou un mécanicien routier pour dépanner Daniel.

Réparation suspension, Raynald, Daniel
Revenu à nos campeurs on s’est installé pour la nuit. Pour ceux qui ont des doutes au sujet des moustiques en Alaska, soyez assuré qu’elles sont archi présentes. Très rusés, ils trouvent le moyen de pénétrer dans nos campeurs les orifices toutes fermées.  Nous sommes en guerre perpétuelle contre eux.


Il fait très beau, un petit 5 à 7, un bon souper, une bonne partie de carte. Ça nous fait tout drôle d’aller se coucher avec un soleil si haut.

Stationnement au km 636
En se levant, première chose à faire, se débarrasser des maringoins engourdis par le froid. Il fait 13C dans le VR. On a passé une bonne nuit malgré les sons bourdonnants quelques fois dans nos oreilles témoin des ces insectes à la recherche de sang à se mettre sous la dent.
Entrée Dawson City, Hélène, Lise

Nous faisions une attaque à tous les demi-heures, tous les armes étaient acceptées : tue mouche, tape main à main, attrapé en vol, essuie-tout, Daniel utilisait même l’aspirateur. Tout cela pour vous dire que nous n’avons jamais eu le contrôle. La nuit, j’entendais le bzzz bzzz caractéristique dans mon oreille, sans mouvement j’attendais qu’il se pose, si je sentais un atterrissage sur ma peu, je me donnais une de ces tapes, juste pour me venger parce qu’il m’avait réveillé. Bon, fini d’en parler, mais je suis normalement tolérant, mais ici, impossible. Le truc, c’est que nous n’avons jamais su d’où ils venaient.

Pour faire une histoire courte, cela s’est terminé par une auto réparation. À Dawson, nous avons acheté les pièces et Daniel a réparé le tout. L’inconvénient, cela voulait dire une autre nuit avec nos amis piqueurs.

Après avoir remonté la suspension, nous avons terminé notre route à Dawson City. C’est la porte de la route surnommée Top of the World et l’entrée en Alaska.